EXPLORATION DES BONNES PRATIQUES MINIERES : AGC REUNIT LES ACTEURS SUR LE SITE SEMI MECANISE DE LA SOCIETE DES MINES DU FASO (SOMIF) DANS LE IOBA

EXPLORATION DES BONNES PRATIQUES MINIERES : AGC REUNIT LES ACTEURS SUR LE SITE SEMI MECANISE DE LA SOCIETE DES MINES DU FASO (SOMIF) DANS LE IOBA

Le 23 octobre 2024, la délégation a poursuivi son voyage d’immersion sur le site semi-mécanisé de la Société des Mines du Faso (SOMIF), situé dans la commune de Guegueré. Ce site, d’une superficie de 1 km², est bien équipé en matériels et des équipements miniers.

Monsieur MAIGA Daouda, représentant d’AGC, a introduit la délégation et a donné la parole aux responsables présents. Le représentant de la société, El Hadj Barry, a chaleureusement accueilli la délégation, exprimant sa gratitude pour le choix de leur site. Il a remercié le ministère pour l’accompagnement constant dont ils bénéficient, ainsi que l’AGC et toutes les faîtières présentes. Monsieur le Coordonnateur d’AGC a également remercié le promoteur et son équipe pour leur disponibilité. Il a partagé l’objectif de cette démarche, qui consiste à montrer aux acteurs des pratiques responsables afin d’inciter à la formalisation.

Après les échanges préliminaires, le représentant de la société a permis à la délégation de visiter le site. La visite a commencé par un garage de collage, où les techniciens s’occupent de l’entretien des roues des grosses machines utilisées sur le site. Pour les réparations techniques, des garages externes situés à Ouagadougou sont mobilisés. Un garage de soudure, également présent sur le site, emploie des techniciens spécialisés pour la fabrication et la transformation de pièces selon les besoins spécifiques des opérations. Ces installations sont essentielles au bon fonctionnement des équipements mécaniques. Pour le remplacement de pièces, les commandes ou achats nécessaires se font directement à Ouagadougou ou ailleurs en cas de besoin. Ils collaborent avec Hage Matériaux, Burkina Équipement et d’autres prestataires.

En ce qui concerne les systèmes de traitement, le processus d’extraction de l’or débute par l’extraction du minerai à partir d’une fosse à ciel ouvert pour l’excavation des gisements. Le minerai est ensuite concassé et broyé pour réduire sa taille et libérer les particules d’or. La concentration de l’or s’effectue par flottation, utilisant des réactifs chimiques, et par séparation gravitaire, exploitant les différences de densité. L’extraction de l’or se fait principalement par cyanuration, où l’or est dissous dans une solution de cyanure, suivie d’une récupération par précipitation avec du zinc ou du charbon actif. Sur ce site, c’est le charbon actif qui est utilisé.

Au cours de la visite, plusieurs machines ont été observées, notamment une foreuse à percussion équipée d’un compresseur pour le sondage. Un marteau-piqueur, dont le rôle est de briser les roches et d’extraire le minerai, sert aussi à creuser des galeries et à démolir des structures rocheuses dans des espaces difficiles d’accès, facilitant ainsi l’extraction manuelle ou partiellement mécanisée. La tractopelle, machine polyvalente combinant une pelle à l’arrière et un chargeur à l’avant, sert à creuser, déplacer des matériaux, charger des camions et niveler le terrain.

Le broyeur à boulets, utilisé pour broyer des matériaux solides en fines particules, constitué d’un cylindre rotatif rempli de boulets (petites boules) qui frappent le matériau lorsqu’il tourne, provoquant sa fragmentation. Une dizaine de ces broyeurs est en activités sur le site. À côté, se réalise le conditionnement du minerai broyé dans des sacs de 50 kg qui seront acheminés dans les cuves de lixiviation. Cette activité est réalisée par des équipes de jeunes garçons.

Les cuves et bassins de lixiviation : Plusieurs cuves et bassins de grandes capacités sont installées dans l’espace de traitement du minerai. Le minerai broyé est traité par lixiviation, un procédé utilisé pour extraire des métaux d’un minerai en le dissolvant dans une solution cyanurée. La poudre est déposée dans les cuves, où l’on y ajoute la solution cyanurée, qui traverse le minerai, dissout les métaux, et le liquide contenant les métaux dissous est récupéré pour traitement. Les métaux sont séparés de la boue.

La délégation a également visité la fosse d’extraction du minerai. Le représentant de la société a indiqué que les tirs de dynamitage sont effectués conformément à la réglementation, en présence des agents de l’État chargés du suivi contrôle. À proximité de la fosse, se situe une zone de traitement gravimétrique par les sluices box. Cette tâche est réalisée par une équipe de plusieurs personnes composée d’hommes et femmes. Cette méthode de séparation des minéraux utilise un canal incliné (généralement des planches posées sur des barriques de façon inclinée vers un bassin). Le système consiste à utiliser de l’eau pour séparer les particules lourdes (comme l’or) des matériaux plus légers. Le flux d’eau entraîne les matériaux légers, tandis que les particules lourdes se déposent sur les tapis étalés sur la planche.

Concernant les relations avec les communautés riveraines et les propriétaires terriens, il a été constaté que la SOMIF entretient de bonnes relations grâce à un plan de développement social mis en œuvre par la société. Des concertations trimestrielles sont organisées entre les deux parties, et chaque année, les propriétaires terriens reçoivent une compensation financière (sorte de dividendes). De plus, des ouvrages sociaux ont été réalisés pour les communautés, incluant l’implantation de 9 forages d’eau, la construction de 3 écoles, ainsi que divers soutiens pour des événements sociaux et pour les élèves vulnérables. Des activités de reboisement sont également effectuées dans le village ou à des emplacements désignés par les responsables communaux. Ces actions s’inscrivent dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), soulignant l’engagement de la SOMIF envers le développement durable et le bien-être des communautés.

Des questions sur les aspects techniques et la cohabitation sociale avec les riverains ont été débattues. Recommandations : Monsieur Barry exhorte les autorités à les accompagner davantage dans leurs activités car il y a des difficultés souvent pas faciles à surmonter.

Constat d l’AFEMIB : La présence des femmes sur les sites semi-mécanisés se limite à des tâches de cuisine et de nettoyage, ce qui suscite des inquiétudes pour l’AFEMIB concernant leur représentativité dans ce secteur, notamment avec l’introduction de nouvelles technologies. Il est crucial que les promoteurs des sites et l’État mettent en place des politiques favorisant l’inclusion des femmes dans divers rôles, au-delà de ces tâches traditionnelles. Cela implique des programmes de formation pour développer leurs compétences techniques et de gestion, des conditions de travail adaptées, et un engagement envers la diversité. L’AFEMIB souligne également l’importance pour l’État de fournir aux femmes des équipements adéquats et des zones de travail dédiées pour l’exploitation de l’or. Cela favorisera leur autonomie, leur inclusion dans le secteur minier et la création de nouvelles opportunités économiques. L’AFEMIB est prête pour accompagner les femmes à s’organiser en coopératives en vue de bénéficier de l’accompagnement de l’Etat.

L’AFEMIB tient à exprimer sa profonde gratitude à AGC pour cette initiative enrichissante, ainsi qu’au ministère des Mines pour son soutien constant. Nous remercions également toutes les faitières de l’artisanat minier et tous les participants à ce voyage d’immersion pour les bons moments partagés.

Un remerciement spécial à l’endroit des responsables de la SOMIF, qui ont généreusement partagé leur savoir-faire avec d’autres acteurs. Leur engagement à promouvoir le développement économique du Burkina Faso à travers la mine semi-mécanisée est véritablement inspirant.

Merci à tous pour votre contribution à cette belle initiative !

Mme KABRE