TRANSPARENCE ET DEVELOPPEMENT : LE COPIL DE L’ITIE – BF EN VISITE A LA MINE HOUNDE

TRANSPARENCE ET DEVELOPPEMENT : LE COPIL DE L’ITIE – BF EN VISITE A LA MINE HOUNDE

Le 9 octobre 2024, une délégation composée des membres du comité de pilotage (COPIL) de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives du Burkina Faso (ITIE BF) et du personnel de ITIE, conduite, a effectué une visite à la mine de Houndé Gold Operation (HGO). La délégation a été conduite par Monsieur le SG du ministère en charge des mines. La délégation a pu visiter les fosses, les parcs à résidus, le projet pilote de réhabilitation progressive, les logements communautaires…

L’équipe a été accueillie par les responsables de la mine. Le chargé des relations communautaires a modéré et facilité les échanges. Après la séance d’induction, le SG a témoigné la gratitude du COPIL et du personnel de l’ITIE envers la mine pour la collaboration. Il a rappelé que la mine, est en exploitation depuis 2017 et selon le dernier rapport ITIE, elle a produit 9 tonnes d’or. Il a souligné que la mine contribue conséquemment au FMDL et est à jour au niveau du Fonds de réhabilitation.  Il a également précisé que la mine participe aux activités du COPIL depuis 2019 et se conforme à la norme ITIE.  Il a donc encouragé la mine à respecter davantage la norme ITIE et souhaité à la délégation, une visite riche et fructueuse.

Adama Sawadogo, directeur général de la mine depuis mars 2023, a chaleureusement accueilli l’équipe de l’ITIE. Il a exprimé son honneur de recevoir la délégation et de partager certaines informations sur les activités de la mine. Il a affirmé que la mine cherche à collaborer avec tous les acteurs du secteur minier pour renforcer sa contribution au développement local.

La durée de vie actuelle de la mine est de 10 ans, mais des travaux sont en cours pour l’ouverture d’une mine souterraine prochainement. La mine respecte pleinement la réglementation minière en matière de paiement des taxes, du FMDL, du fonds de réhabilitation et des fonds de l’eau. En effet, la mine a déjà versé plus de 10 milliards de FCFA au titre du FMD

Points forts de la mine Houndé :

  • La mine génère 2 500 emplois, dont 1 500 postes occupés par des employés directs. La représentation féminine s’élève à 11 %. Un congé maternité rémunéré de deux ans est accordé, et des programmes sont mis en œuvre pour encourager les femmes à accéder à des postes de responsabilité, avec 400 stagiaires en 2023 et 200 prévus pour 2024.
  • Les ménages ont été relogés dans des habitations de 400 m², et 82 ménages ont chacun reçu son PUH. Cependant, certains ont choisi de vendre ou de louer leurs logements et sont retournés vivre
  • Un accompagnement est offert aux communautés affectées pour développer des Activités Génératrices de Revenus (AGR) avec dispositif d’accès au crédit pour les femmes dans une institution financière par le biais d’un fonds de garantie.
  • Les déchets métalliques sont collectés par l’association des ferrailleurs de Houndé, où ils sont ensuite transformés en produits finis, constituant une source de revenus.
  • Le projet pilote de réhabilitation progressive qui est une expérience avec plusieurs variétés d’arbres locaux – 22 000 arbres ont été plantés en matière de reboisement

Quelques Défis :

  • la difficile cohabitation avec les orpailleurs.
  • L’emplacement de la mine au centre-ville occasionnant des tensions permanentes avec les communautés riveraines.
  • Insuffisance de communication avec les acteurs clés créant ainsi des interprétations diverses qui dissimulant les efforts de la mine

Quelques points de discussion :

  • La qualité et la durée de vie des géomembranes
  • Le niveau d’implication des techniciens de l’administration publique dans le processus de construction des parcs à résidus
  • Les questions environnementales et de réhabilitation progressive de la mine
  • La périodicité des rencontres/ existence d’un dispositif de mécanisme de dialogue avec les acteurs locaux et communautés ? le niveau d’implication des autorités provinciales et communales
  • Les coûts d’investissement, les dividendes, les risques, la complexité des investissements miniers

Après des échanges de remerciements sincères et réciproques, la délégation à pris congé dans une ambiance marquée par la satisfaction mutuelle quant à la qualité de la visite et des discussions. Cette visite a permis de renforcer la compréhension des enjeux de l’exploitation minière ainsi que l’engagement de chaque partie à travailler ensemble pour une exploitation durable et bénéfique pour toutes les parties.

INCLUSION SOCIALE, EGALITE DES GENRES, AUTONOMISATION : LE CONSORTIUM ARM-AFEMIB A L’ŒUVRE DANS LES COMMUNES MINIERES DE REO ET MOGTEDO

INCLUSION SOCIALE, EGALITE DES GENRES, AUTONOMISATION : LE CONSORTIUM ARM-AFEMIB A L’ŒUVRE DANS LES COMMUNES MINIERES DE REO ET MOGTEDO

Les 3 et 4 octobre 2024, un atelier de sensibilisation sur l’inclusion sociale des personnes vulnérables dans le développement a eu lieu dans la salle de la mairie de la commune de Réo. Cet atelier, destiné aux personnes ressources hommes et femmes, incluant des responsables administratifs, des leaders communautaires et des leaders d’opinion de la commune, a marqué le lancement des activités du projet « Promouvoir l’égalité des genres et l’inclusion sociale des femmes et des filles dans les communautés minières artisanales et à petite échelle des régions du Centre-Ouest et du Plateau Central du Burkina Faso, à travers la sensibilisation, le plaidoyer et le renforcement des capacités économiques de 200 femmes et jeunes filles »  mis en œuvre par le consortium ARM et AFEMIB, avec le soutien financier de l’Ambassade du Canada au Burkina via le Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL).

Mme BATIONO / KANYALA Anne Marie, première vice-présidente de la délégation spéciale de la commune de Réo, a ouvert les travaux au nom du Président de la délégation spéciale (PDS) le jeudi 3 octobre 2024 à 9h30, en présence d’une cinquantaine de participants, dont 22 femmes et 27 hommes issus des autorités administratives, des leaders communautaires et des organisations de la société civile.

L’atelier a été animé par le consortium à travers des présentations PowerPoint, des exercices pratiques, et des échanges avec les participants. La présentation du projet a été assurée par la présidente de l’AFEMIB.

Fonds Canadien d’Initiatives Locales (FCIL) : Le FCIL est un programme canadien destiné à soutenir des projets de petite échelle et à fort impact dans les pays en développement. Il s’aligne sur les priorités du ministère des Affaires mondiales du Canada et favorise des initiatives élaborées principalement par des partenaires locaux. Les projets sont sélectionnés par l’ambassade ou le haut-commissariat du Canada, et le programme vise aussi à renforcer les relations bilatérales avec les pays bénéficiaires et leurs sociétés civiles.

Priorités thématiques du FCIL

  • Gouvernance inclusive : diversité, démocratie, droits de la personne, et État de droit.
  • Paix et sécurité : prévention des conflits et consolidation de la paix.
  • Croissance au service de tous : droits économiques des femmes, accès à des emplois décents, esprit d’entreprise, et soutien aux personnes les plus pauvres et vulnérables.

Présentation du consortium : L’AFEMIB et ARM sont déjà connues dans la commune à travers des projets antérieurs, réalisés au profit des artisan-e-s miniers de la zone de Réo et de Mogtédo (sensibilisation, autonomisations économiques et autres activités de promotion de l’artisanat minier et de diversification des sources de revenus des artisan-e-s miniers.

Contexte du projet : Ces deux zones sont marquées par des activités minières artisanales, qui génèrent des revenus mais se déroulent dans des conditions difficiles. Ces conditions exposent les travailleurs, notamment les femmes et les enfants, à des risques pour leur santé et leurs droits. Face aux obstacles socio-culturels et économiques qui limitent l’accès des femmes aux ressources, le consortium à travers ce projet entend apporter sa part contributive dans la recherche de solution aux difficultés énumérées.

Objectif global du projet : contribuer à la promotion de l’égalité des genres et l’inclusion sociale dans des communautés minières artisanales en réduisant les disparités entre les sexes et en favorisant la participation équitable de tous les groupes, en particulier des femmes et des filles.

Il sera mis en œuvre pendant 7 mois, sur les sites miniers de Kagtanga, Nobsin dans la commune de Mogtédo et Guido et Bepoidyr dans la commune de Réo. 200 personnes issues de ces sites seront concernées directement.

Les activités qui seront mis en œuvre sont entre autres, des ateliers de sensibilisation sur l’inclusion sociale et sur les droits des femmes et des enfants, ateliers de plaidoyer soutenu par des émissions radiophoniques, formations des bénéficiaires sur des activités génératrices de revenus, dont la transformation de légumes et la fabrication de charbon écologique assortis d’équipements.

Résultats attendus : Plus de 600 personnes sensibilisées sur l’égalité des genres et l’inclusion sociale des femmes et des filles et 200 femmes et jeunes filles, soutenues pour développer des activités écologiques génératrices de revenus.

Sensibilisation sur l’Inclusion sociale des personnes vulnérables dans les actions de développement

Les modules thématiques ont été présentés par Monsieur KAMBIRE Nab Edouard, chargé de programme à ARM, qui a enrichi les discussions et les contributions des participants. Il a développé les concepts clés tels que les personnes vulnérables, l’inclusion sociale, et le développement, en mettant en avant le cadre réglementaire international et national, incluant les Objectifs de Développement Durable (ODD) et les textes nationaux. Il a également exploré les enjeux liés à l’inclusion sociale dans les actions de développement, les rôles et responsabilités des acteurs, ainsi que des stratégies et outils pour une inclusion sociale effective.

Monsieur KAMBIRE a insisté sur la notion d’inclusion sociale, qui consiste à intégrer les individus et les groupes marginalisés ou exclus dans la société, en leur donnant accès aux ressources, opportunités et services essentiels. Cela permet une participation active à la vie économique, sociale et politique, et réduit les inégalités, en garantissant à tous, quels que soient leur genre, âge, origine ethnique, statut socio-économique ou capacités, l’exercice de leurs droits fondamentaux. L’inclusion sociale cherche également à éliminer les obstacles à ces droits et à promouvoir des environnements équitables et accueillants.

Des exercices pratiques et des exemples concrets ont permis aux participants de mieux comprendre ces concepts, ainsi que le rôle des autorités administratives et communautaires dans l’inclusion des personnes vulnérables dans les actions de développement.

Tous les participants ont enrichi ces présentations avec leurs apports et des exemples vécus, notamment sur les expériences des personnes vivant avec un handicap. Cela leur a offert une belle occasion de s’exprimer. Des témoignages et des cas pratiques ont été partagés, et des conseils avisés ont été recueillis. Tous ont exprimé leur satisfaction quant à l’activité et marqué leur adhésion au projet. Les représentants des services techniques ont également manifesté leur disponibilité à accompagner le consortium dans la mise en œuvre du projet.

Monsieur KAMBIRE a conclu en soulignant que toute personne occupant une position dans la communauté joue un rôle clé dans la promotion de l’inclusion des personnes vulnérables dans le développement communautaire. Il a rappelé que ces personnes doivent relayer les informations et décisions prises au niveau des autorités à la base, et que les leaders communautaires ont un rôle crucial dans le plaidoyer pour l’inclusion des femmes dans les actions de développement.

Le mot de clôture, prononcé par Madame la première vice-présidente de la délégation spéciale le vendredi 4 octobre, a été marqué par une note de satisfaction. Elle a exprimé son appréciation pour les efforts accomplis et a exhorté tous les participants à continuer de travailler pour l’inclusion de toutes les couches sociales dans les actions de développement de la commune. Son appel encourage la mobilisation collective pour un développement inclusif et durable.

A retenir, selon une personne ressource du 3ème âge : «Nous avons toutes des fragilités, et il est important de se soutenir mutuellement, car personne ne peut prédire ce que l’avenir nous réserve. Utilisons nos capacités d’aujourd’hui pour bâtir ensemble des lendemains meilleurs pour tous».

✍Mme KABRE

SAMAO 2024 : ÉCHANGES ET RECOMMANDATIONS POUR UN SECTEUR MINIER DURABLE

SAMAO 2024 : ÉCHANGES ET RECOMMANDATIONS POUR UN SECTEUR MINIER DURABLE

La semaine des activités minières de l’Afrique de l’Ouest a refermé ses portes après trois jours de réflexion autour de communications, panels, table ronde, excursion, soirée de remise de distinctions, animation de stands…… Ce sont plus de 2000 participants qui ont animé ces trois jours.  La modération générale a été assurée par Madame Doris OKOLI, chargée de communication à Allied Gold.

Panel de Haut Niveau : Minéraux critiques : quelles stratégies de développement pour les pays africains

Modéré par Monsieur Léon YAMEOGO, consultant à la Société Financière Internationale, Expert en RSE, ce panel a réuni Monsieur Yacouba Zabré GOUBA, Ministre des Mines du Burkina Faso, et Monsieur Abdourazakou Abdou MOUMOUNI, Conseiller spécial du Président du Niger. Le Ministre des mines du Burkina a exposé la vision globale du système minier burkinabé, la valorisation des ressources minières, et l’organisation du secteur minier artisanal. Le Conseiller du Niger a insisté sur la définition et l’exploitation des minéraux critiques, tout en appelant à une synergie d’action entre les pays de l’AES.

Session 1 : Stratégie de Recherche et de Valorisation des Minéraux Critiques : Modérée par Docteur Salif NAPON, cette séance a exploré la définition des minéraux critiques et stratégiques, ainsi que la stratégie burkinabé pour leur recherche. Les intervenants, dont Docteur Hermann ILBOUDO du BUMIGEB et Raoul WAZENGA VITIMA de la RDC, ont mis en lumière le potentiel de minéraux critiques.

Session 2 : Exploitation Minière et Résilience dans un Contexte de Défis Sécuritaires : Modérée par Monsieur Adama BARRY, cette séance a vu la participation de plusieurs experts miniers, dont Fulbert SAWADOGO de ROXGOLD SANU SA et Christian OUEDRAOGO de SOMISA. Les intervenants ont partagé les stratégies de résilience adoptées par leurs entreprises face à la crise sécuritaire qui affecte

Panel 2 : Minéraux Critiques et Transition Énergétique : Opportunités d’Industrialisation en Afrique : Modéré par le Pr Sié KAM, ce panel a abordé la politique de transition énergétique du Burkina Faso et du Mali, ainsi que les opportunités d’industrialisation qu’offrent les minières. Les intervenants, tels que Madame Mirielle MEDAH/NANA du Burkina et Docteur Bareja YOUMSSI du Cameroun, ont insisté sur la nécessité d’une bonne gouvernance et d’une maîtrise souveraine des ressources pour une transformation.

Session 3 : Matériaux Locaux de Construction, Économie d’Énergie et Impact Climatique : Cette séance, modérée par Monsieur Abdoulaye SAMBARE, a mis en lumière les avantages des matériaux locaux dans la construction, notamment les briques en terre stabilisée et les résidus agricoles. Les intervenants, comme Ibrahim DJAGRA du Cameroun, ont partagé des expériences concrètes de construction bas-carbone et ont souligné les possibilités de réduction des coûts d’importation.

Session 4 : Vers une Réglementation Spécifique pour les Minéraux Critiques : Modérée par Monsieur Emile B. KABORE, cette session a exploré les perspectives d’un cadre réglementaire spécifique pour les minéraux critiques dans l’espace UEMOA. Des experts tels que Madame Lenaboua COULIBALY de l’UEMOA et Adrien SOMDA, Expert en fiscalité, ont proposé des solutions pour maximiser les revenus issus des minéraux critiques et adopter une fiscalité équitable.

Panel 3 : Place de l’Artisanat Minier dans l’Exploitation des Minéraux Critiques : Modéré par Docteur Alizeta OUEDRAOGO, ce panel a discuté du rôle de l’artisanat minier dans l’exploitation des minéraux critiques. Les intervenants, comme Madame Fourera Sotty MAIGA, Coordonnatrice du réseau Women In Mining of West Africa (WIMOWA), et par ailleurs Présidente de l’Association des Femmes du Secteur des Industries Extractives du Niger (AFSIEN), ont soulevé la marginalisation des femmes dans ce secteur et ont proposé des pistes de solution pour leur intégration effective.

Séances Techniques et Tables Rondes : Les deux sessions techniques ont été portées sur les aspects scientifiques et prospectifs des minéraux critiques, notamment la recherche au Burkina et en Afrique de l’Ouest. Les tables rondes ont permis des échanges avec les acteurs locaux et les étudiants.

Recommandations

  1. Mettre à jour les bases de données et élaborer une liste des minéraux critiques en adéquation avec la réalité socio-économique de nos Etats ;
  2. Mettre l’accent sur la recherche et l’exploitation des minéraux critiques qui contribuent au développement socio-économique ;
  3. Mettre en place une synergie des politiques minières afin de créer un tissu industriel commun entre les Etats africains notamment ceux de l’AES ;
  4. Développer de façon conjointe des projets d’exploitation de ressources minières de l’AES ;
  5. Mettre l’accent sur la formation et le renforcement des capacités des acteurs ;
  6. Harmoniser les cadres règlementaires dans l’espace régional ;
  7. Créer les fonds de développement pour capitaliser les acquis ;
  8. Procéder à la transformation et la valorisation locales des minéraux critiques ;
  9. Décliner une vision claire des minéraux critiques assortie d’une fiscalité adaptée ;
  10. Réfléchir sur les leviers de financement des projets en lien avec les minéraux critiques.

L’AFEMIB réitère ses félicitations au ministère en charge des mines et ses collaborateurs pour ce cadre d’échanges autour des actions à mener pour promouvoir les activités minières.

Pour les prochaines éditions, l’AFEMIB recommande d’améliorer l’organisation de la SAMAO en renforçant la communication avec les acteurs et en optimisant la gestion des ressources logistiques. Il est important de garantir une meilleure disponibilité des informations, d’assurer une communication claire sur les modalités d’accès aux stands d’exposition pour éviter les erreurs de réservation ; de maintenir un entretien régulier des sanitaires au niveau de la salle de conférence, et de clarifier les modalités de restauration. Ces aspects, bien que parfois perçus comme banals, sont essentiels car ils reflètent l’image du pays.

Enfin, à la lumière de tout ce qui a été évoqué concernant les minéraux critiques, elle recommande de mener une réflexion approfondie sur ceux qui sont réellement critiques et essentiels pour notre pays, afin de prendre une décision éclairée.

Bon vent à SAMAO !

SAMAO 2024 : ÉCHANGES ET RECOMMANDATIONS POUR UN SECTEUR MINIER DURABLE

La semaine des activités minières de l’Afrique de l’Ouest a refermé ses portes après trois jours de réflexion autour de communications, panels, table ronde, excursion, soirée de remise de distinctions, animation de stands…… Ce sont plus de 2000 participants issus du monde minier africain qui ont animé ces trois jours.  La modération générale a été assurée par Madame Doris OKOLI, chargée de communication à Allied Gold.

Panel de Haut Niveau : Minéraux critiques : quelles stratégies de développement pour les pays africains : Modéré par Monsieur Léon YAMEOGO, consultant à la Société Financière Internationale, Expert en RSE, ce panel a réuni Monsieur Yacouba Zabré GOUBA, Ministre des Mines du Burkina Faso, et Monsieur Abdourazakou Abdou MOUMOUNI, Conseiller spécial du Président du Niger. Le Ministre des mines du Burkina a exposé la vision globale du système minier burkinabé, la valorisation des ressources minières, et l’organisation du secteur minier artisanal. Le Conseiller du Niger a insisté sur la définition et l’exploitation des minéraux critiques, tout en appelant à une synergie d’action entre les pays de l’AES.

Session 1 : Stratégie de Recherche et de Valorisation des Minéraux Critiques : Modérée par Docteur Salif NAPON, cette séance a exploré la définition des minéraux critiques et stratégiques, ainsi que la stratégie burkinabé pour leur recherche. Les intervenants, dont Docteur Hermann ILBOUDO du BUMIGEB et Raoul WAZENGA VITIMA de la RDC, ont mis en lumière le potentiel des ressources latériques et des critiques minérales, notamment le l

Session 2 : Exploitation Minière et Résilience dans un Contexte de Défis Sécuritaires : Modérée par Monsieur Adama BARRY, cette séance a vu la participation de plusieurs experts miniers, dont Fulbert SAWADOGO de ROXGOLD SANU SA et Christian OUEDRAOGO de SOMISA. Les intervenants ont partagé les stratégies de résilience adoptées par leurs entreprises face à la crise sécuritaire qui affecte

Panel 2 : Minéraux Critiques et Transition Énergétique : Opportunités d’Industrialisation en Afrique : Modéré par le Pr Sié KAM, ce panel a abordé la politique de transition énergétique du Burkina Faso et du Mali, ainsi que les opportunités d’industrialisation qu’offrent les minières. Les intervenants, tels que Madame Mirielle MEDAH/NANA du Burkina et Docteur Bareja YOUMSSI du Cameroun, ont insisté sur la nécessité d’une bonne gouvernance et d’une maîtrise souveraine des ressources pour une transformation.

Session 3 : Matériaux Locaux de Construction, Économie d’Énergie et Impact Climatique : Cette séance, modérée par Monsieur Abdoulaye SAMBARE, a mis en lumière les avantages des matériaux locaux dans la construction, notamment les briques en terre stabilisée et les résidus agricoles. Les intervenants, comme Ibrahim DJAGRA du Cameroun, ont partagé des expériences concrètes de construction bas-carbone et ont souligné les possibilités de réduction des coûts d’importation.

Session 4 : Vers une Réglementation Spécifique pour les Minéraux Critiques : Modérée par Monsieur Emile B. KABORE, cette session a exploré les perspectives d’un cadre réglementaire spécifique pour les minéraux critiques dans l’espace UEMOA. Des experts tels que Madame Lenaboua COULIBALY de l’UEMOA et Adrien SOMDA, Expert en fiscalité, ont proposé des solutions pour maximiser les revenus issus des critiques minières et adopter une fiscalité équitable.

Panel 3 : Place de l’Artisanat Minier dans l’Exploitation des Minéraux Critiques : Modéré par Docteur Alizeta OUEDRAOGO, ce panel a discuté du rôle de l’artisanat minier dans l’exploitation des minéraux critiques. Les intervenants, comme Madame Fourera Sotty MAIGA, Coordonnatrice du réseau Women In Mining of West Africa (WIMOWA), et par ailleurs Présidente de l’Association des Femmes du Secteur des Industries Extractives du Niger (AFSIEN), ont soulevé la marginalisation des femmes dans ce secteur et ont proposé des pistes de solution pour leur intégration effective.

Séances Techniques et Tables Rondes : Les deux sessions techniques ont été portées sur les aspects scientifiques et prospectifs des minéraux critiques, notamment la recherche au Burkina et en Afrique de l’Ouest. Les tables rondes ont permis des échanges avec les acteurs locaux et les étudiants.

Recommandations

  1. Mettre à jour les bases de données et élaborer une liste des minéraux critiques en adéquation avec la réalité socio-économique de nos Etats ;
  2. Mettre l’accent sur la recherche et l’exploitation des minéraux critiques qui contribuent au développement socio-économique ;
  3. Mettre en place une synergie des politiques minières afin de créer un tissu industriel commun entre les Etats africains notamment ceux de l’AES ;
  4. Développer de façon conjointe des projets d’exploitation de ressources minières de l’AES ;
  5. Mettre l’accent sur la formation et le renforcement des capacités des acteurs ;
  6. Harmoniser les cadres règlementaires dans l’espace régional ;
  7. Créer les fonds de développement pour capitaliser les acquis ;
  8. Procéder à la transformation et la valorisation locales des minéraux critiques ;
  9. Décliner une vision claire des minéraux critiques assortie d’une fiscalité adaptée ;
  10. Réfléchir sur les leviers de financement des projets en lien avec les minéraux critiques.

L’AFEMIB réitère ses félicitations au ministère en charge des mines et ses collaborateurs pour ce cadre d’échanges autour des actions à mener pour promouvoir les activités minières.

Pour les prochaines éditions, l’AFEMIB recommande d’améliorer l’organisation de la SAMAO en renforçant la communication avec les acteurs et en optimisant la gestion des ressources logistiques. Il est important de garantir une meilleure disponibilité des informations, d’assurer une communication claire sur les modalités d’accès aux stands d’exposition pour éviter les erreurs de réservation ; de maintenir un entretien régulier des sanitaires au niveau de la salle de conférence, et de clarifier les modalités de restauration. Ces aspects, bien que parfois perçus comme banals, sont essentiels car ils reflètent l’image du pays.

Enfin, à la lumière de tout ce qui a été évoqué concernant les minéraux critiques, elle recommande de mener une réflexion approfondie sur ceux qui sont réellement critiques et essentiels pour notre pays, afin de prendre une décision éclairée.

Bon vent à SAMAO

Renforcement des capacités de 500 femmes et jeunes sur les activités génératrices de revenus : Lancement de la quatrième phase du projet dans 10 communes du Burkina Faso

Renforcement des capacités de 500 femmes et jeunes sur les activités génératrices de revenus : Lancement de la quatrième phase du projet dans 10 communes du Burkina Faso

Dans le cadre de l’exécution de son projet intitulé « Renforcement des capacités de 500 femmes et jeunes des sites miniers sur les activités génératrices de revenus », l’Association des Femmes du Secteur Minier du Burkina (AFEMIB) a entamé la quatrième phase de mise en œuvre qui se déroulera du 18 au 20 septembre 2024 dans toutes les dix (10) communes concernées : Bagassi, Bouda, Boudry, Boussé, Sabcé, Mogtédo, Zabré, Korsimoro, Réo, et Poura. L’objectif principal de cette étape est d’accompagner les bénéficiaires dans leurs démarches administratives et juridiques jusqu’à l’obtention du récépissé de reconnaissance leur permettant d’exercer leurs activités en toute légalité.

Tenues des AG constitutives : Le consultant a mobilisé les agents des services départementaux de l’agriculture des ressources animales et halieutiques (SDARAH) des localités concernées, pour accompagner les 500 bénéficiaires repartis en vingt (20) groupes suivant les spéculations choisies (production de beurre de karité, l’extraction minière, le warrantage, l’élevage de volaille et de petits ruminants, ainsi que le maraîchage et la production pluviale) à se formaliser en coopératives. Ces agents ont été assistés par des superviseurs du cabinet.  Une journée a été consacrée dans chaque localité pour la tenue de l’AG.  A l’occasion, les techniciens ont donné les informations nécessaires sur la gouvernance et fonctionnement des scoops suivant le système OHADA. Les votes ont permis d’asseoir les comités de gestion (bureau) composé d’un Président, d’un Secrétaire général, d’un trésorier et renforcés par trois conseillers (commission de surveillance). Les questions d’implications financières ont été largement discutés. Ceci a concerné :

  • les apports en capital que chaque membre doit verser à la coopérative, lui donnant des droits financiers et de vote ;
  • la cotisation d’adhésion qui est un montant unique payé pour officialiser l’adhésion à la SCOOP ;
  • la cotisation annuelle qui est une somme périodique versée pour soutenir le fonctionnement de la coopérative.

Les montants ont été fixés suivant les capacités financières des membres des SCOOPS. Il est bien entendu que ces montants pourraient être revus à la hausse. Les techniciens ont prodigué les conseils nécessaires et exhorté les membres coopérants à s’impliquer dans la gestion collective suivant les règles du système OHADA pour assurer la pérennité et la réussite de la coopérative. Le don de soi des premiers responsables est impératif pour un bon fonctionnement d’une structure.

Validation des listes des équipements :   Les listes des besoins en équipement pour chaque coopérative ont a été présentées afin de s’assurer de la conformité. Les bénéficiaires ont procédé à des amendements qui seront pris en compte pour la satisfaction totale des SCOOPS. Il faut retenir que l’AFEMIB entend équiper convenablement les bénéficiaires pour réussir ce pari.

Discussion autour de la question foncière :  Les bénéficiaires ont été exhortés à poursuivre les négociations des périmètres auprès des autorités coutumières et administratives pour l’implantation de leurs AGR. Cet aspect est déjà un acquis dans certaines localités.

Pour le suivi terrain, les équipes de supervision de l’AFEMIB ont pu assister aux Assemblées Générales constitutives des SCOOPs dans les localités de Poura, Bagassi, Sabcé, Mogtédo, Yako et Boussé.  Dans certaines localités, les équipes ont pu visiter des sites d’orpaillages et continuer les sensibilisations sur les questions environnementale, santé sécurité, les bonnes pratiques, etc. Des visites de courtoisie ont été rendues à des autorités également.

L’AFEMIB renouvelle ses remerciements au PARGFM pour l’appui financier et au cabinet WYN pour l’appui technique dont elle bénéficie

Prochaine étape : Achat et remise du matériel aux SCOOP.