COMMEMORATION DU 8 MARS 2025 : L’AUTONOMISATION DES FEMMES ARTISANES MINIERES PAR L’EPARGNE ET LA SOLIDARITE «AVEC»

COMMEMORATION DU 8 MARS 2025 : L’AUTONOMISATION DES FEMMES ARTISANES MINIERES PAR L’EPARGNE ET LA SOLIDARITE «AVEC»

Les groupes Relwendé et Wendpanga de Yaika, commune de Boudry,  célèbrent l’épargne comme moteur de résilience économique.   

Le 8 mars n’est pas seulement une journée de commémoration des droits des femmes, mais aussi une occasion de célébrer les progrès réalisés en matière d’autonomisation. C’est dans cette perspective que l’AFEMIB en collaboration avec l’ONG Terre des Hommes (TDH), Section de Zorgho a organisé une séance d’ouverture de deux caisses d’épargne à Yaika. Créées le 8 mars 2024, ces AVEC (Association villageoise d’épargne et de crédit) ont permis à 60 femmes, réparties en deux groupes, d’épargner plus de 4 000 000 CFA en 9 mois.

Une initiative qui transforme la vie des femmes de Yaika grâce à l’épargne collective 

Cette initiative représente un tournant important pour les femmes de Yaika, souvent confrontées à de grands défis socio-économiques. Grâce à un accompagnement technique de qualité de l’ONG Terre des Hommes (TDH), section Zorgho, elles ont pu améliorer leur indépendance financière à travers l’épargne collective.

Des résultats impressionnants après 9 mois d’efforts et de solidarité : plus de 4 millions de CFA épargnés 

Les femmes ont opté pour une cotisation hebdomadaire modeste de 1000 F CFA par membre. Comme souvent au début de toute initiative, certaines étaient sceptiques, avançant des raisons liées à la faible rentabilité des sites d’orpaillage. « Il n’y a plus d’or, donc c’est difficile de cotiser », disaient-elles, histoire de femmes…  Mais leur persévérance a fini par porter ses fruits. Après 9 mois de cotisations, les résultats sont impressionnants. Le premier groupe, « Delwende », composé de 28 femmes, a épargné 2 005 500 F CFA, tandis que le second groupe, « Wendpanga », composé de 32 femmes, a atteint 2 190 800 F CFA.

La persévérance face aux défis socio-économiques : un modèle inspirant pour d’autres communautés 

L’ouverture officielle des caisses à Yaika représente un moment marquant, non seulement pour les participantes, mais aussi pour TDH et l’AFEMIB. Elle incarne l’idée que l’autonomisation des femmes passe par la solidarité, la confiance en soi et la mise en place d’outils financiers durables. Cette initiative est l’exemple parfait de ce que peuvent accomplir les femmes lorsqu’elles s’unissent autour d’un objectif commun.  La technicienne, Mme BENAO de TDH avec l’appui de l’équipe de l’AFEMIB a vérifié les comptes et effectué le partage des ressources, garantissant ainsi la transparence et la bonne gestion des fonds collectés. Cela a renforcé la confiance et encouragé les participantes à poursuivre cette belle initiative. En ce 8 mars, cette initiative incarne pleinement l’esprit de l’autonomisation des femmes. Elle témoigne du pouvoir de l’unité et de la solidarité féminine, et inspire d’autres groupes à embrasser ce système, comme en témoigne la présence des femmes du village de Tanlouka, venues solliciter la mise en place de ce dispositif chez elles.

L’autonomisation à travers la solidarité : des témoignages inspirants de femmes qui changent leur quotidien 

Ce projet démontre qu’en dépit des contextes précaires, les femmes peuvent transformer leur réalité en travaillant collectivement. L’épargne solidaire est une clé essentielle pour leur autonomisation, leur permettant de financer des activités individuelles ou collectives, de se soutenir mutuellement et d’améliorer leur condition de vie. Certaines disent avoir pu assurer la scolarité de leurs enfants et participer plus efficacement aux charges de leurs ménages grâce aux emprunts réalisés auprès de la caisse.  En tout, les 60 femmes ont emprunté 2 485 000 F CFA et remboursé intégralement avec intérêts. « Si tu as besoin de crédit, tu peux emprunter et rembourser facilement, sans les conditions strictes des institutions financières » a déclaré Mariam Bougma, vendeuse de soumbala.

Une autre a raconté qu’elle était dans l’impasse et s’est décidée à approcher la présidente de AFEMI/Boudry pour solliciter un prêt. Le refus et la réponse choquante de cette dernière l’a révolté et elle a décidé d’intégrer le groupe pour pouvoir bénéficier de crédit. Quelques mois après, elle obtenu un prêt de 150 000 F CFA auprès de la caisse pour démarrer son petit commerce. Elle a pu rembourser et est désormais satisfaite. Elle évolue dans la vente des brochettes de soja. Elle gagne mieux sa vie et s’occupe de ses enfants

Ensemble, relevons le niveau de participation des femmes dans les charges des ménages pour le plein épanouissement des familles

Aujourd’hui, ces femmes sont fières de cet engagement et de l’impact positif de leur initiative sur leur autonomie financière. Elles sont désormais convaincues qu’avec de la persévérance, les défis économiques du secteur minier ne sont pas insurmontables.   Ces témoignages ont réconforté l’AFEMIB dans sa vision ayant conduit aux négociations pour la prise en compte des femmes de Boudry dans les zones d’intervention de TDH/section ZORGHO.

L’AFEMIB entend étendre cette initiative à d’autres groupes de femmes d’autres communes courant 2025. Elle remercie par avance les bonnes volontés qui voudraient l’accompagner financièrement pour la mise en place des AVEC, qui constitue des sources d’épanouissement des femmes et partant de la promotion de leurs droits économiques.

La journée s’est achevée par un partage de repas fraternel.

Remerciements renouvelés à l’endroit de l’équipe de TDH/section ZORGHO et aux personnes ressources de Yaika qui accompagnent les femmes.

✍Mme KABRE

 

Renforcement des capacités de 100  femmes en technique de transformation et conservation de légumes à Réo

Renforcement des capacités de 100 femmes en technique de transformation et conservation de légumes à Réo

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Promouvoir l’égalité des genres et l’inclusion sociale des femmes et des filles dans les communautés minières artisanales et à petite échelle des régions du Centre-Ouest et du Plateau Central du Burkina Faso, à travers la sensibilisation, le plaidoyer et le renforcement des capacités économiques de 200 femmes et jeunes filles », le consortium ARM/AFEMIB a lancé, le 20 janvier 2025 à Réo, la dernière activité du projet. Cette activité consiste en deux formations complètes sur le développement d’activités vertes génératrices de revenus et sur la gestion financière et stratégie de commercialisation, au bénéfice de 100 femmes artisanes minières des sites de Bépoidyr et de Guido. Le projet est financé par le FCIL/Ambassade du Canada au Burkina Faso.

L’objectif est de renforcer les capacités techniques, financières et entrepreneuriales des bénéficiaires en vue de leur autonomisation économique.

La Cérémonie de Remise de Kits  

L’activité a démarré par la cérémonie de remise de kits de transformation et de conservation des légumes, organisée à la mairie de Réo. C’est Monsieur le Président de la Délégation Spéciale (PDS) de la commune qui a présidé la cérémonie, ponctuée par trois interventions notables :

Les responsables du consortium ont tout d’abord exprimé leur gratitude aux autorités locales et aux bénéficiaires pour leur soutien et leur implication active dans le projet. Ils ont rappelé l’objectif général du projet qui est de contribuer à la promotion de l’égalité des genres et l’inclusion sociale dans des communautés minières artisanales en réduisant les disparités entre les sexes et en favorisant la participation équitable de tous les groupes, en particulier des femmes et des filles. Les acteurs ont été invité à travailler davantage pour rehausser le niveau de vie économique des bénéficiaires.

Ensuite, le représentant des bénéficiaires, également responsable des Artisans Miniers de Bépoidyr, a adressé ses remerciements aux autorités locales, en particulier au PDS, pour son leadership et son engagement pour le développement local. Il a salué la pertinence de l’initiative qui aide à résoudre le problème de la pourriture des fruits et légumes dans la région de Réo. Il a également insisté sur l’importance d’offrir des compétences pratiques aux femmes, plutôt que de leur fournir simplement une aide alimentaire.

Enfin, le PDS a exprimé sa gratitude au consortium et à l’Ambassade du Canada pour leur soutien constant au développement local. Il a souligné que cette initiative s’intègre parfaitement dans la dynamique de développement initiée par la politique du Président du Faso, en mettant l’accent sur la transformation des produits agricoles, comme en témoignent les usines récentes de transformation de tomates. Il a encouragé les bénéficiaires à s’approprier les formations et équipements fournis et à mettre en pratique leurs nouvelles compétences pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie locales.

Dotation en équipements et formation pratique

Les kits remis aux bénéficiaires comprennent des marmites, fours de séchage, foyers, bouteilles de gaz, mixeurs, bocaux, sel, et autres matériels nécessaires à la transformation des légumes en purée, poudre et autres produits dérivés.

La formation, animée par Mme TRAORÉ LINGANI Asseto, formatrice en agroalimentaire, se déroulera sur trois jours par site et alliera théorie et pratique. Pendant cette période, les participantes apprendront diverses techniques de conservation et de transformation des fruits et légumes. La formation a débuté par la transformation de la tomate, de l’oignon et de l’ail en poudre sur le site de Guido, suivi de celui de Bepoidyr. Ce sont donc 50 femmes par site qui ont activement pris part aux travaux. Ces femmes ont exprimé leur désir d’acquérir de nouvelles compétences et d’utiliser ces nouvelles techniques pour améliorer leurs conditions de vie.

Les femmes bénéficiaires ont également été formées sur la gestion financière et la stratégie commerciale pour améliorer leur autonomie économique. Ces compétences sont essentielles pour les aider à gérer efficacement leurs activités génératrices de revenus et à maximiser leur impact économique.

Détails de la formation : Techniques de transformation et conservation

Les femmes ont appris à valoriser les légumes locaux tels que tomates, oignons, ail, haricots verts, carottes et aubergines sauvages. La formation couvre plusieurs aspects importants de la transformation et de la conservation des produits :

  • Hygiène : L’accent est mis sur un espace de travail propre, le port de foulards, gants alimentaires et tabliers, ainsi que le lavage rigoureux des mains avant la manipulation des légumes.
  • Matériel nécessaire : Le matériel de base tel que des mixeurs, couteaux, seaux, tamis, marmites, séchoir, et eau potable est introduit.
  • Nettoyage et stérilisation des bouteilles : Des techniques sont expliquées pour désinfecter correctement les contenants avant l’emballage des produits.
  • Techniques de transformation : Les participantes apprennent à préparer et conserver les tomates en purée, en pâte, ou en sauce assaisonnée, tout en abordant différentes méthodes de conservation comme la déshydratation.

Résultats Attendus : bien être des femmes et autonomisation économique des femmes

Avec la formation dispensée et les kits reçus, les bénéficiaires pourront désormais transformer et conserver les légumes, ce qui leur permettra de générer des revenus supplémentaires et de réduire les pertes alimentaires. Cette initiative fait partie des efforts continus pour promouvoir l’autonomisation économique des femmes, particulièrement celles vivant dans des zones rurales et minières, souvent exclues des principales chaînes de valeur.

Un Projet porteur d’espoir pour l’avenir

Ce projet constitue une étape majeure vers l’autonomisation économique des femmes dans les communautés minières artisanales du Burkina Faso. Il soutient non seulement l’inclusion sociale et économique des femmes mais contribue aussi à un modèle de développement durable. Grâce à la formation pratique et à la dotation en équipements, ces femmes seront désormais mieux armées pour lutter contre les pertes de produits agricoles et améliorer leurs conditions de vie, tout en contribuant au développement local de leurs communautés.

 

LE CHARBON ÉCOLOGIQUE : UNE SOLUTION INNOVANTE POUR L’AUTONOMISATION DES FEMMES ET LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT

LE CHARBON ÉCOLOGIQUE : UNE SOLUTION INNOVANTE POUR L’AUTONOMISATION DES FEMMES ET LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT

Le consortium ARM et AFEMIB a entamé la quatrième phase de son projet « Promouvoir l’égalité des genres et l’inclusion sociale des femmes et des filles dans les communautés minières artisanales et à petite échelle des régions du Centre-Ouest et du Plateau Central du Burkina Faso, à travers la sensibilisation, le plaidoyer et le renforcement des capacités économiques de 200 femmes et jeunes filles », financé par le Fonds Canadien d’Initiatives Locales (FCIL).

Pour le plateau central, il s’agit d’assurer des formations complètes sur le développement d’activités vertes génératrices de revenus au profit de 100 femmes membres des Associations de Femmes Exploitantes Minières Artisanales des sites de Kagtanga et de Nobsin, commune de Mogtédo.

Ces formations visent à promouvoir des activités vertes durables, en lien avec la fabrication de charbon écologique, ainsi que des compétences en gestion financière et en marketing, avec pour objectif principal, d’améliorer leurs moyens de subsistance tout en favorisant leur inclusion sociale et économique dans leurs communautés respectives.

La formation a débuté le 02 décembre 2024 par une séance théorique pour aboutir à la pratique.  C’est au total, 49 femmes sur 50 attendues qui bénéficient de la formation. La production du charbon écologique repose sur un processus en sept étapes, depuis la collecte des déchets ménagers jusqu’au séchage et au conditionnement, ce qui le rend idéal pour créer des AGR et promouvoir l’autonomisation des bénéficiaires.

C’est une alternative durable au bois et ses dérivés. Il est produit à l’aide de déchets biodégradables tels que les résidus agricoles (tiges de mil, enveloppes de maïs, coque d’arachide, tiges d’oseilles, feuilles mortes, herbes, etc.). Le matériel requis pour la fabrication du charbon est composé de Compacteur mécanique, Carbonisateur, fût, marmites, mortiers, seaux ; matériel de protection individuelle et une substance collante qui facilite le compactage des particules de poudre, tel que l’amidon du manioc.

Le charbon écologique offre des avantages environnementaux en réduisant la déforestation et les émissions de gaz à effet de serre, tout en favorisant l’assainissement urbain grâce à la collecte des déchets.  Sur le plan économique, il génère des revenus à toutes les étapes de sa production et coûte moins cher que le charbon ordinaire. Socialement, il constitue une opportunité entrepreneuriale pour les bénéficiaires.  C’est ce qui a prévalu au consortium de la proposer comme AGR.

De ce qui précède, le charbon écologique est une solution innovante et durable qui allie protection de l’environnement et développement économique. Il constitue une excellente AGR pour les femmes, tout en répondant à des enjeux sociaux et écologiques majeurs.

L’enthousiasme des bénéficiaires démontre le bienfondé de l’activité. Elles ont formulé des vœux de remerciements et d’espérance du mieux être à l’endroit du consortium.