
EMAPE : LE TOURNANT DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN AFRIQUE DE L’OUEST ET AU SAHEL
Du 2 au 4 juin 2025, Accra (Ghana) a accueilli deux événements majeurs consacrés à l’avenir du secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE) en Afrique de l’Ouest et au Sahel :
- Le Sommet Mining in Motion (MIM), placé sous le haut patronage du roi Otumfuo Osei Tutu II et organisé par l’Ashanti Green Initiative, en partenariat avec le ministère ghanéen des Terres et Ressources naturelles, la Banque mondiale et le World Gold Council ;
- L’atelier régional d’apprentissage sur l’EMAPE, conduit dans le cadre du Partenariat multipartite pour un développement durable de l’EMAPE (MSPI), porté par la Banque mondiale et le Conseil mondial de l’or.
Ces événements ont réuni une diversité d’acteurs – chef d’État, ministres, autorités traditionnelles, experts, artisans miniers, techniciens des mines, représentants communautaires, entreprises minières, ONG, institutions financières – pour échanger sur les enjeux de l’EMAPE et identifier des solutions concrètes en faveur d’une exploitation plus durable, inclusive et régulée.
Le président ghanéen John Mahama a ouvert le sommet en appelant à une réforme structurelle du secteur pour bâtir des économies plus résilientes et équitables. Il a souligné que l’Afrique, riche en ressources stratégiques comme l’or, le lithium ou la bauxite, doit aller au-delà de l’extraction brute pour construire des chaînes de valeur locales, formaliser l’artisanat minier et renforcer la participation citoyenne.
Les sessions ont abordé des thématiques clés : formalisation de l’EMAPE, transparence, conflits fonciers, traçabilité de l’or, blanchiment d’argent, contrebande, déficits de formation, et régulation insuffisante. Les défis de gouvernance, de sécurité et de durabilité ont été largement discutés, illustrant la complexité mais aussi le potentiel de transformation de l’EMAPE.
- Constat partagé : vulnérabilités et potentiel
Les débats ont révélé des défis persistants :
- Exploitation anarchique des ressources
- Exposition accrue des femmes, jeunes et enfants
- Flux financiers illicites, blanchiment, financement des conflits, dégradation environnementale
- Manque d’accès aux marchés, aux financements et faible structuration
- Contribution limitée de l’EMAPE au développement local.
Malgré cela, l’EMAPE représente un levier majeur de lutte contre la pauvreté, de création d’emplois et de paix locale si elle est mieux encadrée.
- Réformes nationales : des initiatives encourageantes
Plusieurs pays ont partagé leurs avancées :
- Ghana : Green Minerals Policy, réglementation locale, traçabilité.
- Burkina Faso : SONASP pour encadrer l’or artisanal.
- Liberia : digitalisation et transparence.
- Malawi : diversification minière, responsabilité sociale.
- Côte d’Ivoire : modèle SODEMI.
- Mali : projet de confédération des coopératives minières.
Ces efforts illustrent une dynamique vers une gouvernance plus efficace et locale du secteur.
- Solutions proposées par le MSPI
L’atelier du 4 juin a permis de mettre en avant trois leviers d’action portés par le Partenariat MSPI :
Gouvernance et coordination
- Cadres multipartites de dialogue
- formalisation des acteurs
- Implication des services géologiques
- Données stratégiques pour la planification.
Traçabilité et bonnes pratiques
- Diligence raisonnable (OCDE), code CRAFT
- Technologies propres et numérique
- Soutien actif des grandes entreprises.
Inclusion et développement local
- Formation des mineurs, notamment des femmes (transformation, bijouterie)
- Coopératives et réseaux féminins (ex : AWIMA)
- Normes HSE et réhabilitation intégrées aux pratiques.
4. Appels à l’action
Plusieurs recommandations fortes ont émergé :
- Renforcer l’appui aux pays pilotes pour en faire des modèles continentaux ;
- Privilégier la formation, l’encadrement et le dialogue communautaire, plutôt que la répression ;
- Investir dans la transformation locale pour créer des chaînes de valeur régionales ;
- Harmoniser les politiques minières régionales pour renforcer la cohérence du secteur.
Le Sommet MIM 2025 et l’atelier MSPI ont démontré que l’EMAPE peut devenir un secteur structuré, inclusif et durable. La formalisation n’est pas une option, mais une condition pour une exploitation équitable et régulée. Passons à l’action collective !
L’AFEMIB remercie IGF pour avoir facilité sa participation et réaffirme sa disponibilité à contribuer activement à l’évolution positive de ce sous-secteur.
✍Mme KABRE
- les autorités et l’ancien président ghanaén
- photo salle
- Les officiels
- La banque mondiale et le conseil mondial de l’or
- WIMOWA
- WIM Burkina
- SONASP Burkina
- WIM Burkina Mali
- délégation burkinabé
- délégation burkinabé en salle
- WIM GHANA ET SENEGAL